Piero Colle

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Chat Line - L’amante senza volto

Dans la version italienne (Edizioni del Labirinto, 1999), le volume a une extension d’environ 160 pages, une couverture en quadrichromie avec une étude graphique qui représente un tableau d’Isabella Pers; le prix est 25000 lires (12.92 Euro), le titre est: “Chat line l’amante senza volto”; en première page il y a la dédicace suivante:

“le futur a déjà pris ses racines dans le présent... il s’est averé….”

du film “Excalibur”, (Merlin l’enchanteur).

Il s’agit d’un texte formé par des épisodes, chacun desquels aura un contenu autonome.

Des rencontres realisées avec un moyen technologique inconcevable jusqu’à il ya très peu d’années, et qui à présent, s’est répandu dans le monde entier jusqu’à devenir tout-a-fait banal.

L’aspect curieux et la question intellectuelle la plus stimulante au niveau de la narration est la suivante: est-ce qu’ Internet peut représenter un succédané du bonheur où bien est-il relégué au limbe des chimères technologiques, des illusions électroniques et des éblouissements uniques de la civilisation contemporaine? C’est un texte qui fournit plusieurs occasions pour une lecture intéressante et alerte et qui se prête à une diffusion étendue à cause de l’actualité de son sujet et de son style remarquable.

Pur et dissolu, passionné et glacial, édifiant et sinistre, voilà le roman d' internet et des chat lines, les sites de conversation en temps réel. Dans les pages de ce roman nous découvrons une poignée extraordinaire de personnages qui d’une façon allusive et indolente nous observent et bougent à travers leur "nickname", le surnom qu’ils se donnent pour se présenter et qui les fait renaître au monde: voilà Venus, une sirène de l’informatique agée de vingt-et-un ans, née au Michigan et dont les cuisses nues traversées par des coups éblouissants de lumière deviennent son propre récit; voilà Wheelchair, un Hongrois qui aspire à devenir un pirate de l’Informatique et qui, collé à un fauteuil roulant à cause d’un accident de voiture, saura construire à travers un canal dédié aux handicapés, une existence inattendue pour lui-même et pour une autre personne; puis il y a Captain, un jeune employé grec, mythomane, obsédé par les événements de l’histoire qui le dominent et par le charme des tenues militaires; il sera la victime, plutôt que l’auteur, d’une escalade de violence à travers laquelle il voudrait exorciser la banalité de sa vie quotidienne; et encore Wolf, un ménestrel indéchiffrable du chat, sur le point de saisir une vérité suspendue entre le thrilling virtuel et l’équivoque d’événements d’autant plus réels qu’ils sont poursuivis davantage dans l’éther du Grand Réseau.

Par un jeu efficace de dialogues directs dont la langue a été vergé par le tic-tac du clavier, ce texte consacre une culture inédite de l’écriture, où l’ordinateur, ce totem de la communication et de la solitude, vit d’une vie propre et en même temps se révèle être le complice d’évasions inouïes; voilà enfin l’homme et la femme d’une postmodernité sans certitude et qui revendiquent, par un moyen tout à fait nouveau, le droit immuable au bonheur, le plaisir sublime de la seduction, le risque, jusqu’au paroxisme, de vérités impossibles et de mensonges voués à bouleverser leurs destins.